Au cours des derniers mois, VSF Suisse, en collaboration avec VSF Allemagne, a coordonné l’étude de cas sur les facteurs de réussite et d’échec des ACSA au Sud-Soudan, dans le cadre du projet sur les ACSA financé par l’USAID/BHA que VSF International met en œuvre conjointement avec l’OMSA.
Sur la lancée de l‘atelier tenu au Niger en juillet, nous avons organisé le 9 août un deuxième atelier à Djouba pour clôturer l’étude de cas dans le pays, après plusieurs semaines de collecte de données sur le terrain qui, malgré les difficultés inhérentes au contexte national, ont permis de bien saisir la réalité à laquelle les ACSA sont confrontés au Sud-Soudan.
Depuis des décennies, les ACSA sont au cœur de nombreuses initiatives humanitaires et de développement au Sud-Soudan. Le gouvernement reconnaît leur contribution à la fourniture de services de santé animale de proximité et aime rappeler le rôle essentiel qu’ils ont joué dans l’éradication de la peste bovine dans la région au début des années 2000. Cependant, les ACSA sont toujours confrontés à de nombreux défis qui entravent leur activité.
Environ 25 participants ont assisté à cet atelier, rassemblant des acteurs clés du gouvernement, du monde universitaire et des ONG. Le consultant qui a coordonné l’étude de cas a présenté les résultats de son étude aux participants et a soulevé certaines questions clés concernant le contexte politique actuel, l’accès aux produits pharmaceutiques vétérinaires, le renouvellement et l’entretien des équipements, la formation, etc.
Cet atelier a été l’occasion de mettre ces défis sur la table et de chercher des solutions collectivement. Les participants ont travaillé en petits groupes pour discuter des résultats de l’étude et formuler des recommandations concrètes pour des programmes de formation et déploiement d’ACSA plus durables dans le pays.
Les discussions de l’atelier ont mis en évidence la nécessité de revoir les projets de loi et les politiques en vigueur afin de s’assurer que les ACSA sont correctement ancrés dans le contexte politique pour leur formation, leur réglementation, leur supervision et leur accès aux intrants vétérinaires. Un autre problème majeur soulevé au cours de l’atelier concerne la fourniture aux éleveurs de médicaments et de services subventionnés, voir gratuits, par les organisations, ce qui empêche le changement de mentalité nécessaire à la mise en place de services de santé animale durables.
Alors que l’aide diminue progressivement au Sud-Soudan, les participants à l’atelier ont conclu en reconnaissant qu’il était temps de penser à long terme et de construire des systèmes résilients et orientés vers l’entreprise. Les VSF sont prêts à faire un suivi des conclusions de l’atelier avec les décideurs du pays sur les prochains mois.
Cet article a été rendu possible grâce au financement du Bureau pour l’assistance humanitaire de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international, dans le cadre de la mise en œuvre du projet n° 720BHA21IO00330 « Renforcer l’environnement favorable aux agents communautaires de santé animale par le développement de lignes directrices pour leurs compétences et leur formation ». Ce projet est mis en œuvre par l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée en tant qu’OIE) en collaboration avec Vétérinaires Sans Frontières International (VSF-Int). Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur ou des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international.