Dans les pays du Sud, l’élevage industriel menace la vie des petits éleveurs. Les risques : concurrence déloyale, déséquilibre des systèmes alimentaires et économiques, dégâts environnementaux et sanitaires.

La cohabitation entre l’élevage paysan et l’élevage industriel est de plus en plus déséquilibrée et inégale.
D’un côté l’élevage paysan «à taille humaine», garant d’ancrage territorial et de résilience, source de revenus irremplaçable pour des familles paysannes souvent marginalisées. Son rôle multifonctionnel (force de traction, fumier, valorisation des résidus de récoltes…) et son impact minimum, peu d’intrants, font de lui une activité durable.
De l’autre – l’élevage industriel, à croissance rapide et à intrants élevés, très dépendant des énergies  fossiles (production, transformation et commercialisation). 4 fois plus vorace en eau que le système paysan, il cause souvent de graves dégâts à l’environnement, en particulier quand les usines de traitement de lait et de viande sont concentrées autour des grandes villes ou à proximité des ressources hydriques.

 

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Importations : un danger pour les éleveurs du Sud
L’élevage a profondément muté ces vingt dernières années. Croissance démographique et prolifération des accords de libre-échange, ont fortement accru le commerce international des produits d’élevage. Les importations de viande bon marché ont inondé les marchés des pays du Sud, où les petits éleveurs assurent jusqu’à un tiers de la production économique nationale. Très peu soutenus pour résister à ces importations, ils perdent partout leur gagne-pain… En Afrique quand l’Europe déverse poudre de lait et découpes de poulet de mauvaise qualité, aux Philippines quand d’énormes quantités de volailles bon marché venues des Etats Unis entraîne une « crise du poulet » retentissante (2000), ou en Amérique Latine, où le Traité de Libre Echange avec les Etats Unis dévaste la filière laitière.

L’arrivée de systèmes industriels au Sud
elevage-industriel_1Dans de nombreuses régions en développement la production animale évolue, avec une production de porcs et de volailles engraissés par aliment concentrés qui prend une place de plus en plus importante, au détriment de l’élevage paysan nourris à l’herbe et au fourrage. De ce fait, elle s’est concentrée dans de grands élevages industriels situés dans les zones urbaines. Ainsi en Asie, la production industrielle à grande échelle représente 80% de la croissance totale de la production animale depuis 1990. Cette mutation structurelle se manifeste notamment avec l’agriculture contractuelle dans l’élevage des poulets de chair, qui offre certes aux unités de taille moyenne l’accès à une technologie de pointe avec un investissement initial relativement bas, mais confronte en corollaire l’éleveur aux risques d’endettement et de perte d’autonomie.

Une ferme aux 400 000 volailles
Le groupe mauricien Kalyan Agrovet Investments a investi 12 millions de dollars l’an dernier au Togo, dans la construction d’une ferme aviaire (400 000 volailles), avec écloserie, provenderie (unité de production d’alimentation animale) et mise en culture de 1000 ha de maïs. A 5 ans, le groupe prévoit une production annuelle de 24 millions d’oeufs et 4 000 à 4 500 tonnes de viande de volaille…
Un rééquilibrage impossible ? Non, car il existe des solutions. Pour assurer à la fois sécurité alimentaire et création d’emplois en milieu rural, et éviter l’explosion des villes, il faut soutenir les capacités de production et d’échange des paysans et petits éleveurs du Sud par des investissements dans des infrastructures et des technologies adaptées. Et c’est aux politiques publiques d’en décider et d’en favoriser la mise en place.

Pour en savoir plus: www.sauvonslelevagepaysan.org

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